Le 24 janvier est la date retenue, depuis 2019, pour célébrer la Journée internationale de l’éducation. Cette journée met l’accent sur le rôle crucial de l’éducation au service de la paix et du développement, qui sont des éléments indispensables pour un monde équilibré. Cette année, le thème de cette journée est : « Apprendre pour une paix durable ». Ce thème renvoie à l’importance accordée à l’éducation en tant que droit, responsabilité collective et nécessaire, au développement d’un pays. Ce développement doit être durable et contribuer à rétablir la paix dans le monde.

En Haïti, l’éducation semble être le dernier souci des autorités étatiques. Le système éducatif haïtien est défaillant et très mal structuré. Il s’agit d’un système profondément inégalitaire, où chaque catégorie sociale reçoit une éducation en fonction de ses moyens financiers. Les enseignants et enseignantes sont souvent sous-payés, ce qui les pousse à suspendre leurs activités par des grèves répétées, impactant fortement les apprenants et apprenantes. Ces derniers et dernières sont les premières victimes de ce système en faiblesse.

Les périodes de crise affectent davantage le rythme des activités scolaires, certaines écoles servent de camps aux personnes déplacées, tandis que d’autres sont incapable de fonctionner en raison de leur localisation dans des zones peu fréquentées. Ces obstacles entravent le bon déroulement des apprentissages et compromettent l’avenir des jeunes générations. En plus des facteurs précités, certaines écoles sont relocalisées dans des espaces inappropriés, et d’autres fonctionnent par alternance, réduisant ainsi le temps d’enseignement. On retrouve une catégorie importante d’enfants, issus de familles vulnérable, privée d’éducation, car leurs parents n’ont pas les moyens de les scolariser. Face à cette situation désastreuse et lamentable, les autorités restent indifférentes. Elles se contentent d’assister à l’effondrement de notre système éducatif.

Le Collectif Défenseurs Plus, en tant qu’organisation de promotion et de défense des droits humains, déplore cette situation malheureuse et désastreuse. L’organisation profite de l’occasion de la Journée internationale de l’éducation pour rappeler aux autorités étatiques leurs responsabilités vis-à-vis du droit à l’éducation, clairement garantit dans les articles 32, 32.1, 32.2,32.3 de la Constitution haïtienne de 1987 et dans l’article 26 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Ainsi, Défenseurs Plus demande aux autorités d’agir en conséquence pour permettre aux écoles de pouvoir fonctionner convenablement et faciliter ȧ toutes et ȧ tous, qu’elle que soit leur classe d’appartenance, de bénéficier du pain de l’instruction et de manière conforme. La prise en considération des revendications des enseignants est nécessaire, car ils représentent le moteur de l’apprentissage. Faire un ajustement de leur salaire pourrait être un facteur de motivation pour mieux accomplir leur fonction.

Le Collectif Défenseurs Plus lance un appel et demande une action rapide et efficace pour rehausser notre système éducatif et permettre à toute la population d’investir le chemin de l’éducation. Comme le dit le thème de cette année, plus on apprend, plus on est armé pour construire une atmosphère de paix durable.

Fait à Port-au-Prince, le 24 janvier 2025

Myriame JEAN

Responsable d’axe de Développement

et Droits Humains

Tel : +509 3236 0609