Compte rendu de la dernière conférence de presse du 1er décembre

La situation des droits humains en Haïti est passée en revue par le Collectif Défenseurs Plus, le 1er décembre 2022

 

Le respect du droit à la vie, la protection des droits de la personne humaine, l’appel à la reprise des activités judiciaires dans les tribunaux, sont entres points abordés lors d’une conférence de presse présentée par Antonal MORTIMÉ, co-directeur du Collectif Défenseurs Plus, le 1er décembre 2022. La nécessité d’avoir un accord politique pour un gouvernement de consensus ayant le mandat pour l’organisation des élections générales dans le pays, le respect des droits des migrants haïtiens en République dominicaine sont aussi des points saillants de cette conférence de presse. Cette conférence fait partie des activités publiques du Collectif Défenseurs Plus, en prélude à la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme, le 10 décembre 2022.

 

 

La situation d’insécurité que connait le pays est très alarmante. Les violations des droits humains sont en augmentation depuis l’année dernière. Selon Antonal MORTIMÉ, Port au Prince à elle seule compte entre 5 à 9 morts par jour pour la période allant du mois de janvier au 1er décembre 2022. Beaucoup de ces cas d’assassinats sont des exécutions sommaires ou politiques, autrement dit des règlements de compte dont le dernier en question est l’assassinat de Harington RIGAUD, inspecteur divisionnaire et  directeur de l’Académie Nationale de Police. Ce coup dur pour l’institution policière est aussi partagé par le Collectif Défenseurs Plus car c’est une institution avec laquelle nous partageons de très bon rapport a martelé Antonal MORTIMÉ. À côté de ce cas, peut s’ajouter celui du propriétaire d’Emile Market qui, depuis quelque temps faisait l’objet de plusieurs menaces. Ainsi, si les policiers de haut grade connaissent de tel sort, alors qu’en est-il des subalternes ?

 

Le deuxième point culminant de la conférence de presse est la situation de nos compatriotes en République dominicaine, en Turquie, au Brésil, au Chili et dans plusieurs pays de l’Amérique centrale qui subissent de grandes violations systématiques de droits humains. En République dominicaine, une campagne raciste à l’égard des haïtiens/haïtiennes, fait rage depuis plusieurs mois. Selon certains médias dominicains, plus de 80 000 de personnes auraient été déportées et expulsées en Haïti. Cependant, Antonal MORTIMÉ soutient que ce matraquage n’a rien de rapatriement qui est un outil légal, mais un processus d’expulsion forcée. À cet effet, on a recensé des cas d’étudiants/étudiantes arrachés de leur salle de classe et des patients enlevés de leur lit d’hôpital, ou encore des gens qui sont décapitalisés alors qu’ils possédaient des biens mobiliers et immobiliers en terre voisine. Ces actes sont contraires au protocole d’accord signé entre Haïti et la République dominicaine le 2 décembre 1999, à l’article 22 de la convention américaine des droits de l’Homme qui dispose qu’aucune déportation ne peut avoir lieu en groupe, et également contraire à la convention relative aux droits de l’Enfant qui dit que dans l’intérêt supérieur des enfants qu’ils ne doivent pas être séparés de leurs parents. Face à cet affront, le gouvernement haïtien ne semble pas être indigné mais cherche de préférence à manipuler l’opinion publique, alors que la communauté internationale s’est exprimée ouvertement sur la situation, pour le respect des droits des haïtiens/haïtiennes en République dominicaine.

 

Ensuite, par rapport au fonctionnement du pouvoir judicaire, la police qui est l’auxiliaire de ce dernier ou son bras armé, fait face à de nombreuses difficultés telles que le manque de matériels et la prolifération des gangs à travers le pays. Dans certains cas, l’institution policière fait face aux pressions politiques. Le dernier exemple en question est l’interpellation d’un présumé bandit de Canaan qui était venu chercher des téléviseurs au Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT) pour la coupe du monde de football. Depuis cette interpellation, les agents de police ne cessent de faire face à des menaces. En plus de ces problèmes, cinq (5) parquets des 18 juridictions du pays ne fonctionnent pas, ainsi que les tribunaux de première instance auxquels ils sont rattachés car les juges et les juges d’instructions ne se rendent pas sur leur lieu de travail. Cependant ils jouissent des privilèges attachés à leur fonction.

 

Pour finir, le dossier des différents dirigeants haïtiens épinglés pour des motifs tels que trafique de drogue et financement du banditisme dans le rapport des gouvernements canadiens et américains était à l’ordre de cette conférence de presse. Si pour plusieurs personnalités de la scène politique, ce coup est une victoire, alors pour le co-directeur du Collectif  Défenseurs Plus, ce n’est qu’une honte pour la société haïtienne. Cela étant, monsieur MORTIMÉ se questionne sur l’existence de certaines institutions telles que l’UCREF, l’ULCC et la CSC/CA qui, dans leur mission devraient prévenir ces actes de corruption et de malversation.

 

Somme toute, cette situation dans laquelle évolue le pays semble faire l’affaire du pouvoir en place. N’étant détenteur d’aucun mandat, plus cette situation reste la même, plus le pouvoir croit qu’il peut rester en place. Sinon il aurait déjà entamé des processus pour organiser des élections afin de remettre le pays dans la voie démocratique. Au nom du Collectif Défenseurs Plus, Antonal MORTIME, appelle le gouvernement de facto à prendre des dispositions pour combatte les violences et les actes d’insécurité en Haïti. Il demande également aux acteurs politiques et de la société civile de se mobiliser pour exiger le gouvernement en place à organiser les élections générales afin d’avoir des autorités légitimes dans le pays.

 

 

Fait à Port-au-Prince, le 30 Octobre 2022

 

 

 

Samendina Lumane JEAN

Responsable de Communication et de Plaidoyer

Tél : 509 4737 69 60

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