En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes Défenseurs Plus réitère son engagement à la lutte contre les violences faites aux femmes

Une fois de plus Défenseurs Plus tire la sonnette d’alarme pour dénoncer la situationde violences et des droits humains qui sévit en Haïti. La crise politique que connait le pays n’a fait que détériorer une situation qui n’était pas mieux auparavant sur le plan socioéconomique. Il devient donc urgent de prendre des mesures en faveur des femmes haïtiennes, afin de bannir les violations des droits humains dont elles sont victimes.

 

En effet, que ce soit sur les réseaux sociaux ou à travers les médias traditionnels, et même par le biais de certains organismes de défense des droits des femmes, ces dernières sont décrites comme étant l’une des couches sociales les plus touchées par les violences. De nombreux cas de viols ont été perpétrés durant ces trois (3) derniers mois, dans plusieurs communes et même dans une prison, une situation que le Collectif Défenseurs Plus avait déjà critiquée en dénonçant la passivité des autorités étatiques par rapport à ces cas et surtout le non-respect des normes en matière de détention et de gestion des prisons dans le pays.

 

La situation que connaissent les femmes ne date pas d’hier. Selon des informations publiées par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur les violences faites aux femmes et aux filles, en juillet 2019, en Haïti plus d’une femme sur trois déclare avoir subie des violences de la part de son partenaire, concubin, mari et fiancé. Pour ce qui concerne les jeunes filles de 15 ans, 32% ont indiquées avoir eu des relations sexuelles dans un contexte de violence. 60% des survivantes de violences sexuelles ont moins de 18 ans. Sans oublier celles qui se sont abstenues de porter plainte  par peur d’être stigmatisée et/ou de subir des représailles, car selon cet organisme, seulement 10 % des cas de viols sont rapportés aux autorités policières et judiciaires.

 

Défenseurs Plus tient à rappeler aux autorités étatiques qu’en vertu de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), ratifiée par Haïti en 1980 et qu’en vertu  de la Convention Interaméricaine sur la prévention, la sanction et l’élimination de la violence faite aux femmes communément appelée Convention de Belém Do Parà que le pays a  ratifié en 1997, l’État Haïtien à l’obligation de travailler  à l’élaboration d’un plan visant à réduire l’inégalité homme-femme, source première des violences subies par les femmes et les filles dans le pays.

 

Par ailleurs, Défenseurs Plus appelle à tout un chacun de bien vouloir contribuer à la prise de conscience sur l’impact des violences faites aux femmes et aux filles en Haïti. Sans quoi, le taux de violences à l’égard des femmes ne cessera d’augmenter. L’une des conditions pour pallier à ce problème, c’est que l’ensemble de la société soit vigilant. Des dispositions doivent être également prises au sein des familles comme moyen de prévention de ces violences, qu’elles soient physiques, sexuelles, verbales ou psychologiques.

 

Le Collectif Défenseurs Plus continue d’apporter sa contribution comme organisme de promotion et de défense des droits humains, en permettant aux femmes victimes de violences de porter plainte et de recevoir  une assistance psychologique et médicale. De plus, il profitera également des 16 jours d’activisme sur les violences faites aux femmes pour travailler conjointement avec d’autres instances en vue de réveiller la conscience citoyenne et de sensibiliser la population afin de prévenir les violences faites aux femmes en Haïti. Toute situation de violences occasionne les violations des droits de la personne humaine. La lutte contre les violences faites aux femmes est l’affaire de tous et de toutes.

 

Fait à Port-au-Prince, le 25 Novembre 2019

 

Chaina ÉTIENNE

Responsable d’Assistance Légale

(509) 3892 70 55

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