Journée internationale de l’éducation : le Collectif Défenseurs Plus plaide pour une éducation républicaine en vue de favoriser le développement du pays.

S’il est vrai que le ministère de l’éducation nationale tente d’uniformiser l’éducation en Haïti par le port de l’uniforme mais l’éducation est loin d’être en elle-même uniformisée. L’éducation reste et demeure très inégalitaire en Haïti. Malgré la ratification de nombreux instruments juridiques internationaux relatifs au droit à l’éducation par l’État haïtien, tels que : la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et la Convention relative aux droits de l’Enfant les défis relatifs à une éducation républicaine se révèlent criants. Ainsi, en cette occasion qu’est la journée internationale de l’éducation, le Collectif Défenseurs Plus plaide pour une éducation républicaine, basée sur le respect des droits de la personne humaine.

De nos jours, l’éducation n’est pas vue seulement comme un facteur d’épanouissement de l’individu ou d’une certaine réussite sociale individuelle mais aussi comme un vecteur de développement. En effet, l’éducation haïtienne est une éducation à « plusieurs vitesses ». Cette situation ne fait que renforcer les inégalités sociales, l’inégalité de chance, ce qui conduit le pays à une disparité sociale et économique de plus en plus exaspérante. Les différenciations peuvent être vues à plusieurs niveaux. Pourquoi tant de manuels scolaires pour une seule école puisque l’éducation est dite nationale? Quel regard l’État porte-t-il sur la qualité des enseignants ou du personnel éducatif en général? Pourquoi la société haïtienne connait-elle autant d’inégalité à présent? Pourquoi les notions du civisme et des droits humains ne sont pas enseignées dans les écoles haïtiennes ? Après 163 ans, il convient de faire le bilan de cette éducation dont l’héritage est colonial. Quel citoyen a produit ce système éducatif ? Regardons le nombre de jeunes impliqués dans les groupes armés et la qualité de nos dirigeants.

Les éléments de réponse à ces questions peuvent être multiples. Cependant, les résultats sont visibles aux yeux de tous et de toutes. Le secteur éducatif est l’un des secteurs les plus abandonnés par l’État haïtien. Le quota accordé à ce dernier dans le budget national durant ces 10 dernières années peuvent témoigner cet abandon. Autrement dit, l’éducation semble ne pas être une priorité pour l’État haïtien. Le décrochage scolaire en Haïti peut dans une certaine mesure nous servir comme indicateur pour étayer cette position. De plus, ceux et celles qui ont la chance de terminer les études sont contraints de quitter le pays pour travailler dans des mauvaises conditions en terres étrangères. Ce qui revient à dire que l’État ne détient aucune politique éducative, ou encore s’il y en une celle-ci est inappropriée.

En somme, le Collectif Défenseurs Plus exige de l’État une politique éducative qui répond aux besoins et aspirations de la société haïtienne ainsi que les moyens nécessaires pour aboutir aux finalités de cette politique afin de mettre le pays sur la voie du développement. Il demande également aux citoyens et aux citoyennes de mobiliser pour la mise en œuvre du droit à l’éducation comme un droit humain dans le pays.

Fait à Port-au-Prince, le 24 Janvier 2023

Samendina Lumane JEAN
Responsable de Communication et de Plaidoyer
Tél : 509 4737 6960

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