Le Collectif Défenseurs Plus déplore une fois de plus la violation flagrante du droit à la santé en Haïti.

Le Collectif Défenseurs Plus attire l’attention des autorités étatiques, en particulier le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), sur les multiples violations du droit à la santé auxquelles est confrontée une grande majorité de la population haïtienne.

Il rappelle que le droit à la santé constitue un droit fondamental consacré par les dispositions  de l’article 19 de la Constitution de 1987  qui prévoit : « l’Etat a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la santé à tous  les citoyens sans distinction conformément à  la déclaration  universelle des droits de l’Homme ».  Le droit de jouir  du meilleur état de santé possible relève du monopole de l’Etat à qui incombe la responsabilité de mettre en place des services de santé accessibles à la population, d’accroitre le nombre des médecins qualifiés et d’établir les conditions de travail adéquates pour permettre aux personnels sanitaires de mieux soigner leurs patients.

Le 7 avril dernier a été la journée mondiale de la santé, c’était une des occasions qui auraient pu interpeller la conscience des dirigeants haïtiens. Malheureusement, ces derniers ont la possibilité de voyager pour se faire soigner, alors le sort de la grande majorité des citoyens et citoyennes leur est égal. La majeure partie de la population n’a pas accès aux soins de santé. L’absence d’une politique sanitaire, le manque d’hôpitaux publics, la dégradation des quelques centres hospitaliers, le délabrement des services offerts sont en autres, le reflet de la non jouissance de ce droit fondamental qu’est le droit à la santé. Or, l’article 23 de la Constitution stipule : « l’Etat est astreint à l’obligation d’assurer à tous les citoyens dans toutes les collectivités territoriales, les moyens  appropriés pour garantir la protection, le maintien et le rétablissement de leur santé par la création d’hôpitaux, centres de santé et de dispensaires ».

Le Collectif Défenseurs Plus condamne également la négligence face au paiement des personnels de santé et l’absence de matériels nécessaires dans les hôpitaux. Il a le regret de constater les conditions de travail précaire et faible salaire du personnel de santé publique et de la Croix-Rouge. Celui-ci est parfois obligé de refuser de collecter du sang en signe de contestation. Cependant il est très difficile à une personne malade ou accidentée d’obtenir du sang en cas de besoin .

En effet, le respect et la garantie du droit à la santé doit être une priorité des mandataires de la nation. La violation de ce droit engendre des effets néfastes non négligeables sur les citoyens tels que, le décès et l’handicap des patients, ainsi que le départ massif des médecins expérientés haïtiens vers le Canada, les Etats-Unis etc… Le Collectif Défenseurs Plus appelle les autorités concernées à respecter et à garantir le droit  à la santé  de tous les citoyens conformément aux prescrits de la Constitution et au Pacte International relatif aux droits Économiques, Sociaux et Culturels.

 

Fait à Port-au-Prince, le 10 Avril 2019

 

 

 

Chaïna ÉTIENNE

Responsable de l’Assistance Légale

(509) 3815 – 21 – 62

 

Antonal MORTIMÉ

Co-Directeur

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