Le Collectif Défenseurs Plus conjure l’État haïtien de prendre des mesures face au réchauffement climatique

Dans un moment où le réchauffement climatique devient une préoccupation mondiale, le Collectif Défenseurs Plus s’attache à la nécessité d’inviter l’État haïtien à prendre des mesures de redressement en vue d’aider la population haïtienne à résister aux effets néfastes du réchauffement planétaire qui atteint aujourd’hui une phase de non retour.
Selon un rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), le changement climatique tend à aggraver au jour le jour les problèmes de la faim, la sécheresse dans le monde surtout dans les pays sous-développés.
Aujourd’hui, le pays ne peut plus résister aux moindres effets des aléas naturels notamment les inondations et la sécheresse. Des récents exemples en témoignent. Ce, à cause d’une absence de politique environnementale. Dans les milieux ruraux, la fabrication du charbon de bois devient un palliatif économique permettant aux paysans de subvenir à leur besoins et à ceux de leurs familles. Défenseurs Plus veut, en effet, souligner que la couverture végétale est aujourd’hui à moins de 2% et que la phytocénose joue un rôle important dans la séquestration du gaz carbonique (CO2), gaz à effet de serre qui suit la vapeur d’eau par sa capacité destructrice de la couche d’ozone, selon un rapport du GIEC. À côtés de ces problèmes, en Haïti, ce phénomène va, entre autres, accélérer, plus spécifiquement, le déboisement, le déséquilibre écologique, la réduction des possibilités culturales des sols, la baisse du rendement agricole et l’appauvrissement de l’économie paysanne, dans un pays où l’agriculture est presqu’entièrement pluviale et représente, en dépit ses différentes contraintes, 23% du PIB.
Pour atténuer les impacts du changement climatique, l’Etat doit assumer ses responsabilités visant la restauration de l’équilibre écologique et la protection de l’environnement par le biais des activités de reboisement et de  construction de structures anti-érosives au niveau des bassins versants dont les 85% sont érodés selon un rapport du Ministère de l’Agriculture de mars 2011.
Défenseurs Plus tient à souligner que la protection de l’environnement fait partie des attributions constitutionnelles de l’État haïtien. En effet, l’article 253.1 de la Constitution de 1987 veut que l’État prenne des mesures nécessaires pour combattre le déséquilibre écologique tant que la couverture forestière se trouve en deçà de 10%. Malheureusement aujourd’hui, l’érosion des sols et la dégradation agroenvironnementale font partie des causes fondamentales de la fragilité de l’économie rurale et de l’insécurité alimentaire nationale. La crise socio-environnementale d’Haïti montre clairement qu’il n’y a point de solution provisoire pouvant permettre de tenir au front du changement climatique. Les solutions doivent prendre en compte les conséquences à long terme de ce fléau multidimensionnel.
À ce titre, l’Organisme de promotion et de défense des droits humains exhorte l’État adopté des politiques environnementales et agricoles visant à promouvoir l’agroécologie, l’agroforesterie et à protéger de manière durable le patrimoine foncier.  Défenseurs Plus tient à noter que les actions visant à restituer les potentialités culturales des terres et à encourager une agriculture durable et résiliente font partie des mesures les plus efficaces pour aider la population haïtienne à s’adapter et résister aux effets du changement climatique qui tend à accentuer la migration, l’exode rural, la sous-alimentation et l’insécurité alimentaire.

Antonal MORTIMÉ
Co-Directeur

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