Recommandée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 1989 puis adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1990, la date du 11 juillet est retenue comme journée mondiale de la population. Elle a pour objectif premier de mettre l’emphase sur l’urgence et l’importance des problèmes démographiques. En effet, s’il est vrai que toutes les populations du monde aient des problèmes, la situation de la population haïtienne en est agonisante. Elle fait face à des problèmes d’alimentation, de migration, d’insécurité, de logement ou d’autres problèmes de toute sorte caractérisant la violation des droits humains. En cette occasion, le collectif Défenseurs Plus appelle à la mise en place d’un ensemble de politiques publiques en vue de venir en aide à la population.

Sur le plan alimentaire, plus de 4,9 millions d’haïtiens sont en situation d’insécurité alimentaire selon un rapport de l’organisation Plan international publié en mars 2023. Quant à la situation des déplacés internes liés à l’insécurité, les chiffres ne cessent d’augmenter. L’un des derniers recensements sur la situation de ces personnes déplacées est celui de l’Organisation internationale pour les migrations. Celui-ci fait mention de 113 000 déplacés pour la période allant de juin à août 2022. Ces chiffres ne cessent d’augmenter lorsqu’on considère l’évolution de la situation dans les zones de Carrefour feuilles (Fouchard, Caridad, Fort mercrediet Decahette) où des camps ont été établis dont celle du Collège l’Essentiel et de Thomazeau, au nord de la capitale.

Les régions les plus touchées par cette situation sont les départements de l’Ouest et de l’Artibonite. Par rapport à la situation des nouveaux déplacés de la Croix-des-Bouquets et de Thomazeau, le collectif Défenseurs Plus lance un appel à la vigilance vis-à-vis du mouvement « Bwakale » à l’attention des populations voisines à ne pas assimiler les déplacés à des gangs. À coté de ces défis en cette journée de la population, il convient d’ajouter celui de l’égalité des genres, l’absence d’une politique de natalité, l’accès aux services publics (électricité, santé, eau potable, éducation…), la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles, le problème d’aménagement du territoire, la situation des enfants ou encore la migration massive des haïtienset haïtiennes vers l’extérieur.

Considérant la situation dans laquelle évolue la population haïtienne où tout est urgence, le collectif Défenseurs Plus appelle cette dernière à la lutte pour le respect de ses droits. Parallèlement, il exhorte les autorités actuelles à respecter leurs obligations légales en termes de respect des droits humains car la dignité est inhérente à chaque membre de la population.

Fait à Port-au-Prince, le 11 Juillet 2023

Frimens Deverson DUVAL
Assistant de Communication
Tél : 509 37 16 35 26