15 octobre, Journée internationale des femmes rurales: le collectif Défenseurs Plus plaide pour une jouissance effective des droits civils et politiques des femmes rurales

La Journée internationale des femmes rurales, adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en 2007, est célébrée chaque année le 15 octobre. Cette journée met en exergue les différentes contributions des femmes rurales dans la société, particulièrement dans le domaine de l’agriculture. Cependant, bien que dans l’imaginaire collectif les femmes rurales soient principalement perçues comme des agricultrices, leur contribution dépasse largement cette vision réductrice, car elles constituent l’un des moteurs de l’économie haïtienne. Malgré cela, les femmes rurales sont victimes tant du système patriarcal que de l’insécurité actuelle que connait le pays. En conséquence, le collectif Défenseurs Plus profite de la Journée internationale des femmes rurales pour dénoncer et condamner tous les préjudices subis par les femmes rurales haïtiennes, qui les empêchent de jouir pleinement de leurs droits.

Bien que les femmes rurales aient historiquement joué un rôle clé dans l’agriculture, elles demeurent largement exclues de la question de la propriété foncière. En effet, très peu de femmes sont propriétaires terriens en Haïti, surtout dans les milieux ruraux. Généralement, celles qui possèdent une parcelle la détiennent soit par donation soit par succession. Les politiques agraires caractérisées surtout par la distribution de terre ont toujours marginalisé les femmes malgré leur prédominance démographiquement. En outre, ces dernières années, les femmes rurales sont devenues les premières victimes de l’insécurité  qui règne dans le pays. Les commerçantes du secteur informel, couramment appelées madan sara, lors des transports de marchandises, sont souvent victimes des actes de violences, notamment de viols, de kidnappings, de vols, des violences physiques et psychologiques.

Sur le plan politique, les femmes rurales, en tant que groupe social, sont rarement consultées pour les grandes décisions politiques. Au contraire, elles sont souvent manipulées par les leaders politiques durant les périodes électorales. De plus, elles accèdent rarement à des postes électifs leur permettant de représenter leurs communautés, que ce soit en tant que membres d’ASEC ou de CASEC.

Par conséquent, fort de ce tableau caractérisant les violations ou le non-respect des droits des femmes rurales, le collectif Défenseurs Plus formule les recommandations suivantes :

  • Définir des politiques agraires pouvant accorder aux femmes rurales un accès égal aux ressources conformément à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
  • Punir toutes les personnes ayant porté atteintes à l’intégrité physique et morale des femmes en Haïti au moment de la crise socio-politique durant les 3 dernières années, et garantir la sécurité afin que ces femmes puissent mener librement leurs activités.
  • Accompagner les femmes rurales, les femmes paysannes, les femmes Madan sara, dans leurs activités agricoles et commerciales en mettant à leur disposition des programmes de crédits à des taux préférentiels.
  • Intégrer les femmes du pays dans les prises de décisions politiques et encourager leur participation aux postes décisionnels, notamment les femmes paysannes et celles vivant dans les quartiers défavorisés.

 

Fait à Port-au-Prince, le 15 octobre 2024

 

 

Emilie MARCELIN

Responsable Axe Genre et Politique

Tel : +50949-157024

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :