Droit à la santé et crise humanitaire : le Collectif Défenseurs Plus exhorte les autorités à améliorer les conditions sanitaires des personnes vivant dans les camps de déplacés.
Le Collectif Défenseurs Plus exprime son profond désarroi face à l’insalubrité prévalant dans les camps de déplacés, en particulier celui localisé sur le site de l’École Nationale Colbert Lochard. L’état des lieux est alarmant, avec des conditions de vie marquées par la promiscuité et une insalubrité manifeste. Les installations sanitaires de base font cruellement défaut, engendrant une multitude de difficultés telles que des espaces en décrépitude, l’absence de toilettes adéquates et l’utilisation d’espaces adjacents à des canaux d’évacuation des eaux usées comme cuisine par certains occupants. Une telle situation prédispose à l’émergence de maladies et favorise la propagation d’épidémies telles que le choléra et la tuberculose.
Cette réalité est malheureusement récurrente dans la plupart des sites de déplacés, où les résidents se trouvent livrés à eux-mêmes, témoignant d’un abandon total de la part de l’État en matière de santé publique. Cette situation est d’autant plus préoccupante compte tenu la présence d’un grand nombre d’enfants dans ces camps, qui sont confrontés à ces conditions de vie précaires, portant ainsi atteinte à leur dignité humaine. Le non-respect du droit à la santé dans ces camps constitue une source d’inquiétude majeure pour le Collectif Défenseurs Plus.
Or, le droit à la santé est un élément fondamental des droits de l’homme et de notre conception d’une vie digne, consacré par l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966. La Constitution haïtienne, en son article 19, reconnaît également la responsabilité de l’État en matière de garantie du droit à la santé. Cependant, à ce jour, ce droit demeure bafoué en Haïti, où aucune amélioration significative des conditions sanitaires de la population, notamment des personnes résidant dans des camps précaires, n’a été entreprise.
Face à cette situation critique, le Collectif Défenseurs Plus, après des observations approfondies, en appelle aux autorités étatiques, en particulier aux autorités sanitaires, pour qu’elles s’engagent résolument à améliorer les conditions sanitaires des personnes résidant dans les camps de déplacés. Cela nécessite la fourniture régulière d’une assistance sanitaire, notamment en matière d’hygiène, en attendant une solution pérenne, ainsi que la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation continue, notamment pendant la période cyclonique. Ces mesures doivent être prises dans les plus brefs délais afin de protéger et de préserver la santé de la population, évitant ainsi la propagation de maladies contagieuses et d’éventuelles épidémies.
Fait à Port-au-Prince, le 22 Avril 2024.
Frimens Deverson DUVAL
Responsable de Communication
Tel : +5093716 3526 /3223 6116