Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). S’il est vrai qu’Haïti ait connu trois ans sans aucun cas de choléra soit de 2019 à 2022, sa réapparition en octobre 2022 ne fait qu’augmenter le nombre de victimes à un rythme exponentiel. En effet, des milliers de cas ont été recensés faisant de nombreux morts. Neuf des dix départements du pays sont affectés par cette résurgence dont les plus touchés sont, l’Ouest (Cornillon, Port au Prince, Cite soleil), le Sud-est (Bainet), le Sud et les Nippes. Cependant, l’une des plus grandes entraves aux efforts pour contrecarrer cette pandémie est la difficulté d’accès à l’aide aux victimes par rapport aux axes routiers qui sont contrôlés par les groupes armés.

Dans d’autres cas, les problèmes d’accessibilité sont à l’interne. Ces problèmes sont caractérisés soit par l’absence des matériels de transport adéquats (ambulance), soit de l’infréquentabilité des routes. À Cornillon, plusieurs cas de décès sont enregistrés au cours du transport des contaminés sur des brancards. D’autre part, le problème de la gestion du choléra est structurel. Le système sanitaire haïtien est de plus en plus bancal car il ne répond pas aux besoins de la population ni en termes de qualité ni en termes de quantité par rapport à l’accroissement de la population. À titre d’exemple, la commune de Cornillon ne détient qu’un seul centre de santé pour desservir cinq sections communales. Durant ces deux dernières semaines, plus de 30 cas ont été recensés dans cette commune sans compter les morts communautaires.

De plus, considérant la nature centralisée de l’État en Haïti, les biens et les services de l’État parviennent généralement de Port-au-Prince pour arriver aux départements. De ce fait, les éléments premiers pour faire face au choléra tels que les solutés, le chlore, le sérum oral sont dépendants de Port-au-Prince. À rappeler que le choléra a été introduit en Haïti, principalement dans le département de l’Artibonite, par les contingents népalais de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti en octobre 2010. De 2010 à nos jours, le choléra a fait plus d’un million de contaminés dont plus de 10 000 décès.

En conséquence, le collectif Défenseurs Plus appelle à la conjugaison d’efforts de tous, principalement le pouvoir en place, en vue de créer un espace permettant la conduite d’aide aux victimes du choléra dans les différents endroits du pays. De plus, Défenseurs Plus appelle les autorités à définir des stratégies en vue de circonscrire cette maladie afin de limiter les dégâts.

Fait à Port-au-Prince, 14 novembre 2023

Deverson Frimens DUVAL

Responsable de Communication et Plaidoyer

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