Le 8 mars est célébré dans de nombreux pays comme une journée dédiée à la lutte pour les droits des femmes et leurs acquis. Toutefois, le Collectif Défenseurs Plus signale qu’en Haïti, le contexte actuel ne reflète pas cette réalité. Les femmes haïtiennes ne cessent de déplorer le nombre de leurs consœurs victimes de viols et d’assassinats par les gangs armés. Elles n’ont même pas le temps de réfléchir à ce qui leur revient de droit, trop occupées à fuir d’une zone à l’autre, des camps de déplacés aux autres, sans pouvoir compter leurs acquis ni envisager de célébration. Dans cette situation de crise, il leur est difficile de célébrer des droits pourtant précieux, tels que le droit de vote acquis en 1950, le quota de 30% instauré en 2012, la criminalisation du viol, en 2005, ou encore la loi sur la paternité, la maternité et l’affiliation, en 2014.

Les femmes haïtiennes sont les principales victimes de la violence qui sévit en Haïti.  Ce qui empêche la jouissance effective de leurs droits. Selon les Nations-Unis, plus d’un million de personnes sont actuellement des déplacées en Haïti. Dans cette situation de déplacement forcé, le Collectif Défenseurs Plus rappelle que les femmes représentent l’une des catégories vulnérables.  Elles font face quotidiennement à la terreur des gangs. L’un des cas récents est celui de Madame Eliana Télémaque, décédée en février 2025, après que son nourrisson de deux mois a été arraché de ses bras et   jeté dans les flammes. Face à cette horreur, aucune action décisive n’a été entreprise et aucune mesure concrète n’a été prise par les autorités pour freiner la violence des gangs et punir les responsables. La population se trouve seule, confrontée à l’indifférence des autorités.

À l’occasion de la journée du 08 mars, célébrée cette année sous le thème « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », le Collectif Défenseurs Plus, en tant qu’organisation luttant pour le respect des droits humains, exprime sa profonde préoccupation face à la situation particulièrement vulnérable des femmes et des filles haïtiennes.  Le Collectif Défenseurs Plus profite de cette journée pour saluer le travail et le courage des femmes militantes, les acteurs et les actrices qui œuvrent pour les droits des femmes dans ce contexte assez difficile. Une fois de plus, le Collectif Défenseurs Plus alerte les dirigeants du pays sur leurs responsabilités face à ce chaos que fait face la population, en particulier les femmes haïtiennes.  Les femmes et les filles du pays méritent de vivre dans un monde de paix !

Fait à Port-au-Prince, le 07 mars 2025

Emilie MARCELIN

Responsable Axe Genre et Politique

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