La Constitution haïtienne de 1987 : un projet de démocratie participative perturbée par les dirigeants politiques du pays
À l’occasion des 38 ans de la Constitution haïtienne du 29 mars 1987, le Collectif Défenseurs Plus constate la prise en otage du projet de la gouvernance démocratique par la classe dominante. En Haïti, les trois décennies se sont marquées par des importants défis politiques et sociaux pour le peuple haïtien. Force est de constater que les aspirations démocratiques et sociales exprimées en 1987 restent largement insatisfaites et les espaces démocratiques sont mises à l’épreuve par les partisans du chaos. Depuis l’adoption de cette Constitution, garant de l’État de droit, de la justice sociale et du respect des droits humains fondamentaux, les différents régimes politiques qui se sont succédé n’ont malheureusement pas été à la hauteur de ces espérances démocratiques.
Les autorités actuelles, qui ont l’héritage d’un lourd passé d’instabilité, de corruption institutionnalisée et de mauvaise gouvernance, continuent d’entretenir un climat d’impunité, d’insécurité et de mépris flagrant des droits fondamentaux des citoyennes et citoyens. En effet, la crise sécuritaire, la dégradation du système judiciaire, l’effondrement économique du pays et l’absence criante de politiques sociales inclusives témoignent du manque de volonté politique pour un changement en Haïti.
Le Collectif Défenseurs Plus dénonce la persistance des pratiques anti-démocratiques et populistes, la corruption grandissante au sein des institutions publiques haïtienne. Il constate, avec regret, l’incapacité flagrante des responsables actuels à prendre des mesures concrètes et efficaces pour remédier à la détérioration constante des conditions de vie de la population haïtienne. Leur inertie contribue à l’aggravation des crises humanitaires, économiques et sécuritaires qui menacent aujourd’hui l’existence même de la nation haïtienne.
Le Collectif Défenseurs Plus exhorte les autorités haïtiennes à cesser leurs politiques d’inaction, d’indifférence et même de complicité devant le phénomène d’insécurité et de violences aveugles des groupes armés dans le pays. Il exige des mesures concrètes du Conseil Présidentiel de Transition visant à restaurer la confiance de la population dans les institutions républicaines. Par ailleurs, les organisations haïtiennes (politiques et sociales) sont invitées à œuvrer pour le retour à l’ordre démocratique et pour le respect des droits garantis par la Constitution de 1987.
La population haïtienne mérite un État responsable, transparent et respectueux des droits humains. Le moment est venu de transformer les discours en actes concrets pour redonner à Haïti sa dignité et prendre la voie de la gouvernance démocratique que le pays attend depuis 38 ans.
Fait à Port-au-Prince, le 28 mars 2025.
Antonal MORTIMÉ, av.
Co-Directeur du Collectif Défenseurs Plus