Crise haïtienne et violations des droits humains : Le collectif Défenseurs Plus condamne la passivité du gouvernement et lui demande d’assumer ses responsabilités

Le collectif Défenseurs Plus se dit stupéfait par rapport à la banalisation du droit à la vie qui s’intensifie à travers le pays au début de l’année 2024 qui n’a connu pour lors que 31 jours. D’un côté, les gangs armés ne cessent d’occuper de nouveaux territoires dans plusieurs régions du pays. Au cours des attaques, 213 cas d’homicides[1], des dizaines de cas de viols, de vols à mains armées, 62 cas d’enlèvements et 7 cas d’enlèvements collectifs entres autres sont enregistrés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Ces actes constituent des violations flagrantes des droits humains affectant la vie de la population haïtienne en proie avec l’insécurité et l’extrême pauvreté. De l’autre côté, le gouvernement, à travers son Ministre des affaires étrangères, Jean Victor Généus, par devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, se dit dépasser par les évènements alors qu’il reste au pouvoir sans rien décider. Entre temps, c’est la population civile qui en fait les frais où les dernières attaques armées en date du 30 janvier ont fait plus de 20 morts à Pernier et à Cité Soleil. En date du 31 janvier, 32 morts ont été Recensés au sud de la capitale[2]. Face à ce constat, le collectif Défenseurs Plus condamne l’attitude cynique du gouvernement de facto et lui demande d’assumer ses responsabilités de protéger la population.

La situation délétère dans laquelle patauge le pays est exaspérante. Cruauté et banalisation sont entre autres les qualificatifs qui caractérisent de nombreuses scènes de crimes qui sont virales sur les réseaux sociaux. De plus, tous les indicateurs relatifs au respect des droits humains sont au point mort dans une société fonctionnant en marge de la Loi où des dirigeants illégitimes et illégaux veulent rester au pouvoir à tout prix. En effet, bon nombre d’écoles ne fonctionnent pas dans plusieurs régions du pays ; les institutions sanitaires peinent à fonctionner en termes de service, c’est le cas du Centre national de transfusion sanguine à Turgeau. Ce qui met en péril la survie de plusieurs personnes en quête de sang pour des soins d’urgence. Les principaux axes routiers sont bloqués, entrainant la violation du droit de circuler de la population.

En plus de ne pas pouvoir garantir les droits fondamentaux de la population, l’État peine à assurer sa propre défense. En effet, de nombreux édifices publics tels que sous-commissariat de police, centre carcéral et autres sont contrôlés par des gangs et d’autres groupes armés opérant dans la passivité du gouvernement de la République et de la Police Nationale d’Haïti. De nombreuses zones telles que Martissant, Mariani, Carrefour feuilles, Pernier, Croix des Bouquets, Bel-Air et des communes du département de l’Artibonite sont sous le contrôle total de gangs armés[3]. Cette situation révèle l’incapacité du gouvernement à diriger le pays et protéger la population. Autrement dit, le pays n’est ni dirigé ni gouverné comme l’avait déclaré le bâtonnier Monferier Dorval en 2020 avant son assassinat. En plus, le pays est en train d’être pillé par les gens au pouvoir sans titres, ni qualités. L’impunité et les faits de corruption règnent en maitre dans le pays.

En conséquence, le collectif Défenseurs Plus exige du gouvernement en place de mobiliser toutes ses ressources afin de garantir le respect des droits fondamentaux de la population. Il demande à la population haïtienne de se mobiliser pour exiger le retour à l’ordre démocratique dans le pays et mettre fin au règne de l’impunité et de l’illégalité des occupants de l’appareil étatique. Les organisations sociales et politiques sont invitées à accompagner la population haïtienne dans son long chemin pour la justice sociale et la démocratie.

 

Fait à Port-au-Prince, le 1 février 2024

 

Frimens Deverson DUVAL

Responsable de Communication

Tel : +509 3716 3526/3223 6116

[1] Informations provenant des monitorings, des revues de presses et des dénonciations des parents et proches des victimes. Environ 7 cas d’homicides par jour en janvier 2024

[2] Informations fournies par les organisations et les résidents de Mariani et ses environs

[3] Les habitants et les habitantes ont abandonné leur quartier pour se réfugier sur des places publiques et dans d’autres quartiers

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