Défenseurs Plus appelle les autorités judiciaires à organiser des séances extraordinaires afin de désengorger les centres carcéraux en cette période de crise sanitaire

Le collectif Défenseurs Plus, organisme de promotion et de défense des droits humains, salue l’effort entamé par plusieurs juridictions de la République afin de permettre à certains (es) détenus (es) de se présenter aux assises correctionnelles et criminelles devant les tribunaux. Vu l’état de promiscuité des centres carcéraux haïtiens et la montée vertigineuse du coronavirus dans le pays, l’organisation lance un vibrant appel aux autres tribunaux du pays en vue de redoubler d’effort pour éviter une catastrophe humanitaire dans ces centres carcéraux.

 

Depuis plus d’une décennie, la détention préventive prolongée se présente comme l’un des plus grands défis auxquels fait face le système judiciaire haïtien. Ce phénomène est dû à l’inertie et l’irresponsabilité complice de certaines autorités et décideurs de la chaîne pénale, mais également du pouvoir politique qui ne se soucie guère des conditions de travail du personnel judicaire. Ce qui représente une violation systématique du droit d’accès à un tribunal pour tout (e) citoyen (e) dans un délai raisonnable.

 

Les  paralysies des deux dernières années ont affaibli le système judiciaire qui peine à garantir une justice saine et équitable aux justiciables. Cette crise  se manifeste d’une part, par  la lenteur d’exécution des décisions de justice au détriment des groupes marginalisés. D’autre part, par les nombreuses arrestations arbitraires et illégales enregistrées par les agents de la Police nationale d’Haïti (PNH).

 

Par ailleurs, le Collectif Défenseurs Plus fustige  le comportement irresponsable des autorités gouvernementales qui n’ont rien fait pour la reprise des travaux judiciaires dans le pays, particulièrement  au sein du tribunal de première instance de Port-au-Prince, suite à la levée de grève des magistrats. Aussi faut-il souligner que les vacances judiciaires arrivent sous peu, la situation risque de s’aggraver si aucune disposition n’est prise en conséquence.  En ce sens, il est de bon ton de rappeler aux autorités compétentes que les détenus (es) bénéficient du droit à la présomption d’innocence. Il est donc d’une nécessité absolue que leur dossier soit pris en compte en cette période de Covid-19, surtout en raison des conditions de vie infrahumaines qui prévalent dans les centres de détention.

 

Défenseurs Plus recommande ainsi aux autorités concernées de mettre des moyens adéquats à la disposition du pouvoir judiciaire en vue de faciliter le travail des juges et des juges instructeurs. L’organisme de défense et de promotion des droits humains appelle les autorités judiciaires à effectuer leur part du travail en organisant des assises spéciales,  des séances extraordinaires (habeas corpus) afin de désengorger les centres carcéraux. Tout en appliquant les mesures d’hygiène en vue de protéger la vie de tous les acteurs du système ainsi que celle des détenus (es).

 

 

 

Jemps DERALUS, AV

Responsable des affaires Juridiques

Tel :    3748 2218

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