Défenseurs Plus appelle une énième fois à la responsabilité des autorités judiciaires et gouvernementales face à l’insécurité criminelle

 

Depuis quelques années, le contrôle du territoire national échappe de plus en plus à l’État haïtien. Les gangs en plus de semer la terreur, amorcent également les conflits dans les lieux qu’ils contrôlent en servant de juges et de bourreaux. Une méfiance dans les institutions étatiques, plane dans certains quartiers populaires, poussant certaines personnes à se tourner vers les gangs pour résoudre leurs conflits. Défenseurs Plus appelle à la responsabilité des autorités étatiques face à l’insécurité criminelle afin de délivrer les quartiers sous l’emprise des gangs armés.
Les gangs armés règnent en maitre dans plusieurs communes du pays et contrôlent totalement la zone métropolitaine. Une forte présence des groupes armés dans plusieurs villes de provinces s’accroit sous une passivité absolue des autorités. Des individus armés pillent, violent et tuent impunément. La situation s’est compliquée depuis la décision du gouvernement d’augmenter les prix des produits pétroliers, le 12 septembre dernier. Les institutions étatiques travaillent au ralenti, laissant carte blanche à la population d’agir en dehors de la loi.
L’insécurité n’épargne vraiment personne. Des citoyens lambda aux personnalités politiques, sont également en proie à l’insécurité. À la liste bien longue des victimes de l’insécurité dans le pays s’ajoutent, Yvon BUISSERETH et Eric JEAN BAPTISTE, son garde du corps Peterson Vernius assassinés à Laboule 12, respectivement les 6 aout et 28 octobre 2022. Parallèlement, le Collectif Défenseurs Plus observe une continuité des cas de kidnapping durant ces deux (2) dernières semaines dans différents quartiers de Port-au-Prince. L’on peut citer le cas de l’ancien ministre de la Planification et de la Coopération Externe, actuel membre du directoire du parti Fanmi Lavalas, Anthony DESSOURCES, enlevé le 29 octobre dernier à Puits-Blain, Delmas 75, et libéré six (6) jours après.
L’une des fonctions élémentaires de tout État c’est d’assurer la sécurité de ses citoyens/nes et l’intégrité de son territoire. D’ailleurs la Déclaration universelle des droits de l’Homme a réaffirmé le droit à la sécurité dans son article 3 en stipulant que tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. Ce qui est repris dans la Constitution haïtienne de 1987 en son article 19 : « Le droit à la sécurité doit être garanti à tous les citoyens et citoyennes ».
Par ailleurs, l’institution policière est impuissante contre les gangs, et n’arrive pas à établir un climat de sécurité dans le pays, ce qui ne serait pas propice à la rentrée des classes qui se fait toujours attendre. Le Gouvernement haïtien s’est avoué incapable d’assurer la sécurité des biens et des personnes en Haïti, en appelant à l’aide à la communauté internationale en vue de résoudre la crise sécuritaire et humanitaire. Ainsi, le Collectif Défenseurs Plus, interpelle tous les acteurs de la société, à s’associer pour éradiquer cette crise endémique que connait le pays qui menace la sécurité de tous et de toutes.

Fait à Port-au-Prince, le 7 Novembre 2022

Chaïna ÉTIENNE
Directrice de Programmes
Tél : 509 38 92 7055

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :