Guerre des gangs et crise humanitaire : le collectif Défenseurs Plus invite les autorités à assurer la sécurité de la population et lance un appel à l’aide humanitaire pour les déplacés de Thomazeau

La violence des gangs qui sévit dans l’arrondissement de Croix-des-Bouquets s’installe depuis plusieurs mois de façon confortable à Thomazeau. En effet, au cours de la semaine dernière, la population de Thomazeau a été, une fois de plus, la cible de plusieurs attaques armées conduisant à leur déplacement vers d’autres territoires avoisinants dont la commune de Cornillon et de Mirebalais. Parmi ces déplacés figurent des femmes (dont des femmes enceintes), des enfants, des personnes âgées, et des personnes à mobilité réduite. Ces derniers se trouvent dans une situation de vulnérabilité extrême car aucune structure adéquate ne semble être définie pour les accueillir.

Selon les informations recueillies par Défenseurs Plus, les bandits ont d’abord pris d’assaut le commissariat situé dans le centre-ville de Thomazeau le mercredi 4 octobre 2023. Ce qui a forcé les forces de l’ordre à fuir l’espace. Ils s’en sont pris ensuite, dans la nuit du 6 au 7 octobre, aux habitants des sections communales de Grande Plaine 2 et de Trou-d’Eau. Cette violence inouïe des gangs a contraint la population à se réfugier dans les communes sus-mentionnées. Rappelons qu’au mois de septembre, 2023, lors d’une descente de ce dit gang, Rodney Avril, neuveu de Prospere Avril a été violemment assassiné et son corps atrocement incinérée à l’interieur de son véhicule.

Parallement, la commune de Cornillon, lieu de refuge des personnes déplacées, fait face à de nombreux défis d’infrastructures de base et de services sociaux élémentaires tels que pénurie d’eau potable, voie de communication inadéquate, inaccessibilité des soins de santé et autres. Ces problèmes touchent particulièrement les localités de Kay Elie, Ma pintade. De plus, ladite commune fait face à un grand défi climatique qu’est la sécheresse qui paralyse les activités agricoles. Les déplacés, qui ne sont même pas originaires de la zone dans de nombreux cas, sont les plus victimes de cette crise car ils n’ont pas de famille d’accueil. Ainsi écoles nationales et églises font-elles offices d’abris provisoires à ces déplacés.

Cette situation chaotique de la population de Thomazeau constitue une violation systématique des droits humains. D’une part, la violation des droits économiques et sociaux que garantit le Pacte international relatif aux droits sociaux, économiques et culturels, ratifié par Haïti, tels que le droit à la sécurité, le droit à l’alimentation, le droit au logement… D’autre part, la violation de la constitution de 1987 quant à ses dispositions garantissant les droits précités.

En conséquence, le collectif défendant les droits de la personne, Défenseurs Plus, exige aux autorités compétentes de freiner la furie des gangs afin que les populations des zones de Thomazeau puissent retrouver leur quiétude d’esprit et de regagner leur maison. De plus, le collectif sollicite une aide humanitaire en faveur de ces déplacés qui sont dépourvus de tout dans le plus bref délai.

Fait à Port-au-Prince, le 16 octobre 2023

 

Deverson Frimens DUVAL
Assistant Responsable de Communication
Tel : (509) 3716-3526

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