Le Collectif Défenseurs Plus dénonce la hausse généralisée des prix qui ronge la société haïtienne et exhorte les autorités gouvernementales à en prendre leurs responsabilités

Le Collectif Défenseurs Plus, organisme défendant les droits de la personne humaine, constate que depuis le premier trimestre de l’année fiscale 2021-2022, les prix des produits et des services ont augmenté de manière accélérée sur le marché haïtien, occasionnant une insécurité alimentaire exagérée. La cherté de la vie constitue, à côté de l’insécurité criminelle, un sujet de préoccupation pour les citoyens et les citoyennes. Les derniers chiffres publiés par l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) relatifs à l’inflation mettent à nu ce phénomène préjudiciable à la grande majorité de la population.
En effet, en novembre et décembre 2021, l’inflation a atteint respectivement 24,6% et 24,7%. Pour l’année 2022, l’inflation mensuelle a atteint 1,9 % en février 2022, pour ensuite se porter à 2,1 % pour les mois de mars et avril 2022. Parallèlement, en glissement annuel, le taux d’inflation devrait s’établir à 25,1 %, 26,3 % et 27,8 % respectivement pour les mois de février, mars et avril 2022, à en croire les prévisions réalisées par la Direction de la Monnaie et de l’Analyse Économique (MAE) .
De son côté, le Programme Alimentaire Mondiale de l’ONU (PAM) martèle que la population d’Haïti souffre de niveaux très élevés d’insécurité alimentaire et de malnutrition. De plus, selon les estimations les plus récentes du Cadre intégré de classification de la phase humanitaire et de la sécurité alimentaire (IPC), quelques 4,5 millions d’haïtiens et haïtiennes (45 % de la population) devraient souffrir de la faim. Parmi eux, plus de 1,3 million seront probablement en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC) entre mars et juin 2022.
Le Collectif Défenseurs Plus exhorte les autorités gouvernementales à prendre leurs responsabilités, en vue de garantir la sécurité alimentaire des haïtiens et haïtiennes. Pouvoir se nourrir est un droit humain garanti par l’article 22 de la Constitution haïtienne, à côté du droit au logement et à l’éducation qui stipule : « L’État reconnaît le droit de tout citoyen à un logement décent, à l’éducation, à l’alimentation et à la sécurité sociale ». Le droit à l’alimentation comme droit humain est aussi garanti par l’article 11 du Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels des Nations Unis, ratifié par la République d’Haïti en 2012. Défenseurs Plus demande aux responsables concernés de prendre des mesures adéquates afin d’endiguer cette crise alimentaire qui occasionne l’accentuation d’autres phénomènes sociaux préjudiciables au pays.
Le Collectif Défenseurs Plus rappelle que les droits fondamentaux sont inhérents à chaque personne humaine. De ce fait, chaque haïtien et haïtienne doit pouvoir jouir des droits économiques, sociaux et culturels. Des engagements ont été pris par l’État haïtien au niveau régional et international pour garantir ces droits, ainsi que pour le respect de la loi mère qui fait obligation aux autorités étatiques de travailler au bonheur du peuple haïtien et à la prospérité de la nation.

Fait à Port-au-Prince, le 22 avril 2022

 

Chaïna ETIENNE
Directrice de Programmes
(509) 3892 70 55

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