Les violations des Droits Humains cachées sous les chiffres étatiques

Le Collectif Défenseurs Plus, Organisme de Promotion et de Défense des Droits Humains, attire l’attention du public en général sur le vrai sens du Budget national. Il conseille à tous et à toutes de ne pas se laisser voiler la face par l’économie et la finance qui se trouve dans un budget, mais de prendre en compte l’instrument politique qu’est réellement le budget. Ainsi, Défenseurs Plus veut rappeler à toute la population haïtienne que, en votant le projet de loi, les Parlementaires engagent tout le pays. Une fois voté, il devient une loi de finance, dont chaque citoyen se courbe pendant douze mois. Alors, le peuple haïtien devrait comprendre davantage le contenu du budget et devrait pouvoir tracer les recettes et les dépenses de l’Etat, issues des taxes des citoyens et des citoyennes.

Le Collectif Défenseurs Plus constate que pour chaque année fiscale, peu de gens s’intéresse au budget qui vise en réalité les allocations des crédits budgétaires du prochain exercice fiscal. Le projet de loi de finance n’est pas vraiment suivi de près pour une analyse détaillée de ce qui est prévu. Après le vote des parlementaires, aucune demande  de la loi de finances n’est pas demandée pour repérer les modifications. Le constat de Défenseurs Plus va plus loin, quand l’année fiscale est écoulée, personne ne se demande si le budget est bien exécuté ou non. La connaissance du rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), à qui la loi fait obligation de contrôler l’exécution de la Loi sur le budget (article 223 de la Constitution), n’est pas porté au vu et au su de tous. Personne n’a aucune information concrète sur la gestion du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), qui est placé pour gérer les comptes généraux des recettes et des dépenses de la République (article 227.2 de la Constitution).

Défenseurs Plus veut souligner que les contribuables ont un taux de pourcentage plus élevé parmi les voies et moyens qui alimentent le budget, c’est-à-dire les ressources domestiques qui s’élèvent à 70%. C’est pourquoi chacun des citoyens ont le droit de se questionner sur les dépenses courantes et les dépenses de Capital de l’Etat. Ils ont aussi le droit à l’information. Personne ne peut refuser à quiconque le droit de retracer son argent.  C’est pourquoi, Défenseurs Plus rappelle aux autorités concernées, que la transparence est très importante dans le processus budgétaire. Il les invite à utiliser cette stratégie afin de mettre les citoyens en confiance, car c’est à travers l’exécution d’un budget qu’on saura s’il y a eu une bonne gouvernance.

Par ailleurs, le Collectif Défenseurs Plus croit que certaines dépenses courantes ne sont pas importantes dans le budget, les montants qui y sont prévus pourraient faire avancer le pays vers le développement.

En effet, peu importe les projets de lois de finances qui ont été déposés au Parlement, et les lois qui ont été adoptées, le pays demeure sous-développé. Les budgets n’ont jusqu’à aujourd’hui, pas changé la situation chaotique dans laquelle vit la population haïtienne. A chaque fois qu’une nouvelle année fiscale approche, on entend presque la même chanson concernant la partie qui revient à chacun. Ceux qui sont intéressés, visent le problème de la répartition, ils oublient le plus grand problème « l’identification à l’exécution ». C’est-à-dire ce qui a été identifié au début et ce qui est réellement exécuté à la fin.

Par conséquent, le Collectif Défenseurs Plus fait les recommandations suivantes afin que la prochaine loi de finance soit votée et exécutée dans l’intérêt de la population :

  • A la Commission Economie et Finances chargée d’analyser le projet du budget, de le faire dans toute son étendue visant un aller  mieux pour le pays ;
  • A tous les Parlementaires, de prendre au sérieux le contenu du budget avant de procéder au vote ;
  • Aux parlementaires de réclamer la loi de règlement du budget 2016-2017 avant de prononcer sur le prochain exercice.
  • Aux autorités concernées, de promouvoir la vulgarisation du budget ;
  • Aux instances concernées, de sensibiliser le peuple sur l’importance du budget.

 

 

 

Fait à Port-au-Prince, le 7 Aout 2018

 

 

Antonal MORTIMÉ

Co-Directeur

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