De la nécessité de subventionner les écoles pour la réduction des inégalités : Défenseurs Plus exhorte les dirigeants à prendre leur responsabilité

La société haïtienne génère beaucoup d’inégalités, que ce soit sociales, économiques et  financières. On prête à croire que le pays connait une ségrégation sans pareil. La mère de l’indépendance qui a su faire une révolution anticolonialisme, anti-esclavagiste et  antiraciste, confronte douloureusement les séquelles de ce passé, faute d’une vraie éducation transcendantale capable de faire développer le pays dans l’intérêt de ses  filles et fils.

Nombreux sont les auteurs qui relatent le problème d’inégalité sociale, économique du pays liés  au système éducatif, notamment les ouvrages de Louis-Auguste Joint ou François Pierre Enocque, titrés respectivement : Système éducatif et inégalités sociales en Haïti ; Politique éducative et inégalités des chances scolaires en Haïti. Plus de 80% des établissements scolaires haïtiens sont non publics[1], les  espaces scolaires publics quant à eux sont en mauvais état. Par ailleurs, certains établissements non publics, offrant une éducation plus ou moins de qualité, sont très couteux. Or, nous sommes dans  un pays où prévaut  l’instabilité politique.  Beaucoup sont confrontés à des problèmes socio-économiques, ce qui les rend très vulnérables aux aléas de la vie. De ce fait, l’accès à une formation de qualité reste difficile pour cette catégorie.

Avec la présence de la pandémie de Coronavirus en Haïti en mars dernier, plusieurs parents ont été demis de leurs postes de travail en raison du ralentissement de nombreuses activités économiques. Après la réouverture officielle des activités du pays, la reprise des écoles a été annoncée pour le mois d’Août 2020. Malheureusement, la pandémie du COVID19 prouve une fois de plus l’inégalité sociale et scolaire existe dans le système éducatif haïtien. S’il  est vrai que l’annonce du Ministère de l’éducation Nationale et de la Formation professionnelle prévoie la réouverture des activités scolaires pour le mois d’Août, plusieurs écoles non publiques étaient déjà en fonction. Ce qui occasionne un dysfonctionnement des calendriers, ajouté à cela, il y a le problème financier des parents.

Devant le dilemme de la survie, la situation des enseignants qui font un travail noble, la nécessité pour les écoles de donner le pain de l’instruction et la vulnérabilité des parents qui deviennent de plus en plus appauvris faute des crises politiques et du coronavirus, Défenseurs Plus s’inquiète devant les multiples violations  des droits sociaux comme l’éducation, logement et l’alimentation.

Sachant que le droit d’accès à l’éducation universelle gratuit est consacré dans la Constitution 1987, article 32-1 « L’éducation est une charge de l’Etat et des collectivités territoriales. Ils doivent mettre l’école gratuitement à la portée de tous, veiller au niveau de formation des Enseignants des secteurs public et privé » ;

Sachant aussi, la consécration de ce droit dans la convention internationale relative aux Droits de l’Enfant, y compris la Déclaration Universelle des droits de l’homme où l’Etat haïtien est partie prenante ; Sachant le nombre culminant d’aide que l’Etat bénéficie au moment de la pandémie de Covid-19.

Le Collectif Défenseurs Plus, exige une subvention de l’Etat haïtien au profit des élèves haïtiens  vulnérables, sur le plan national afin d’améliorer la situation des parents et de contribuer à la jouissance du droit à l’éducation pour tous.

 

Port-au-Prince, le 10 Septembre 2020

 

Me. Jemps DERALUS, Av

Responsable Affaires Juridiques

(509) 3748 22 18

[1] https://lenouvelliste.com/m/public/index.php/article/22056/presentation-de-jacky-lumarque

 

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